mardi 30 novembre 2010

BARU, SAN ROSARIO, SAN BERNADO & FUERTE

Ces deux dernières semaines ont été consacrées à la visite des îles colombiennes situées au Sud de CARTAGÈNE : BARU, SAN ROSARIO, SAN BERNADO ET FUERTE. Mais avant de nous adonner pleinement aux plaisirs de la découverte, nous avons dû retourner quelques jours à CARTAGÈNE afin de finaliser la vente de notre moteur hors bord (zodiac). Hé oui! Le Père Noël est déjà passé chez MYRIAM qui s'est offert un nouveau moteur hors bord : un beau Yamaha 15 forces. Comme quoi le dicton LES VOYAGES SONT REMPLIS D'IMPRÉVUS est bien vrai! Nous avons aussi profité de ce retour surprise à CARTAGÈNE pour faire un peu d'entretien sur notre MYRIAM. Il faut aussi dire que le capitaine (et pas juste celui de MYRIAM) a toujours une liste de choses à faire/réparer mise à part l'entretien général du bateau. Et cette liste ne cesse de s'allonger, ou plutôt elle ne diminue jamais, puisqu'aussitôt un item est réglé qu'il s'en ajoute un autre. J'ai dit à mon homme : "Toi, t'es un homme de défis; ça t'en prends des bons pour t'occuper l'esprit!"

BARU (18 milles nautiques de CARTAGÈNE)

Question de profiter un peu , nous nous sommes arrêtés à l'île de BARU, dans la baie de Cholon qui est d'une grande tranquilité, ce qui nous a fait beaucoup de bien! Baie bien abritée, pas de musique, pas de bateau qui vient nous faire tanguer sur son passage, le chant des oiseaux, une eau plus invitante qu'à CARTAGÈNE; le seul "hic" est l'accès à terre qui est très limité. Les rares plages sont privées. Aussi, nous sommes vite assaillis par les barques de pêcheurs venant nous vendre tour à tour poissons, langoustes, fruits, colliers et nous demander de quoi à boire; nous n'étions plus habitués à ça! Cela nous amène à expliquer à nos mousses que comme nous avons fait le choix de découvrir d'autres pays, nous devons accepter ces coutumes même si cela nous agace parfois un peu. Bien que là nous n'ayons besoin de rien, viendra sans doute un moment où nous serons bien heureux de pouvoir nous procurer fruits, légumes et poissons sans avoir à chercher l'épicerie!

Durant notre séjour, les enfants ont la chance de faire du wake-board à quelques reprises puisque la baie est grande et très tranquille. Même qu'Olivier a aussi tenté l'expérience pour une seconde fois; comme il avait tombé la première fois, il ne voulait plus recommencer. Mais quand il a vu son frère avoir tant de plaisir, il s'est empressé d'essayer à nouveau. Ce fût une belle réussite! En deux jours, il est passé du stade "couché à plein ventre" sur la planche au stade "à genoux"; il s'est rapidement amélioré! Guillaume, qui est notre "Roi du surf", a développé de nouvelles figures dont le 360. Entendre les rires des enfants au loin, les voir revenir affichant un large sourire avec plein de choses à me raconter; ce fût notre activité coup de coeur des derniers jours.

SAN ROSARIO (2 milles nautiques de BARU)

Nous sommes retournés faire un tour dans l'archipel de SAN ROSARIO où nous avions passé les deux jours suivant notre 1er départ de CARTAGÈNE. Là aussi, les accès à terre sont assez limités. Nous avons visité le parc National qui nous a fait découvrir une belle variété d'espèces d'oiseaux de la COLOMBIE. Nous avons aussi marché sur l'Isla Grande où nous avons croisé beaucoup de locaux voulant tous nous vendre un petit quelque chose. "C'est très joli, mais nous n'en n'avons pas besoin!" Même scénario au mouillage : les barques de pêcheurs défilent l'une après l'autre : "C'est très joli, mais nous n'en n'avons pas besoin!" Blague à part, nous avons acheté crabes et langoustes, mais comme notre frigo est plein, pas besoin de grand chose. Notre activité favorite a été notre visite à l'aquarium. Je dois dire qu'habituellement, nous sommes réticents à l'idée de visiter un aquarium; nous avons été échaudés à quelques reprises et avons peur d'être déçus. Peut-être que nos attentes sont grandes, puisque nous avons la chance d'observer la vie sous-marine dans son état naturel. Mais là, nous sommes loin d'avoir été déçus! L'aquarium est à l'extérieur et les poissons sont dans leur habitant naturel. Et un peu partout, il y a d'énormes reproductions de plusieurs espèces (dauphins, requins, raies, tortues, espadons, et toute une gamme de poissons) en fibre de verre; c'est à la fois beau et impressionnant! Il y a eu le spectacle des dauphins, qui a plu évidemment à toute la famille, mais aussi le moment où sont nourris les requins, les merous, tortues, poissons lunes et plusieurs autres espèces de poissons répartis dans des bassins distincts. Nous avons été très surpris de voir jusqu'à quel point un requin peut être apprivoisé.

SAN BERNADO (23 milles nautiques de SAN ROSARIO)

À l'approche de cet archipel, nous nous sommes regardés et avons compris que nous ne dormirions probalement pas très bien ici... Bon, plus nous nous collons sur l'île, plus la vague diminue; ce ne sera pas si pire que ça finalement! Durant les deux jours passés ici, nous avons l'impression d'être transparents tellement les gens se font discrets. Les pêcheurs nous saluent gentiment sans s'approcher de nous; nous nous étions déjà habitués à voir défiler des barques de pêcheurs aussitôt ancrés. Pas ici!

Nous allons nous dégourdir sur l'île Mucura où la presque totalité de l'île est occupée par l'hôtel Punta Faro. Également, nous nous baladons en zodiac à travers les mangroves de l'île Tintipan. Et nous nous rendons sur l'îlot Islote, là où il y a autant de maisons que la superficie de l'île peut le permettre. La population compte 1200 habitants dont 600 enfants répartis dans 90 maisons. Les ancêtres ont fui Tintipan, île voisine, infectée par les moustiques; ils ont donc amménagé sur Islote.

FUERTE (25 milles nautiques de SAN BERNARDO)

Nous savions que l'approche de l'Isla FUERTE était très délicate (beaucoup de rochers pas tous visibles); nous avons vraiment hésité avant de s'y arrêter. Nous avons songé à continuer notre route vers les SAN BLAS même si les conditions de navigation n'étaient pas les plus favorables (vent dans le pif, donc à moteur). Puis, à la dernière minute, nous avons décidé de tenter une approche. Dès notre entrée dans la passe, deux hommes dans une lancha sont venus à notre rencontre et nous ont proposé de nous accompagner jusqu'à notre lieu d'ancrage; Yvan et Luis ont été d'une grande gentillesse et nous avons bien apprécié leur aide. De cette façon, nous avons pu nous rendre là où les vagues ne nous affectaient pas. Nous avons convenu de visiter l'île avec eux le lendemain.

9h, heure de notre rendez-vous, personne! Nous nous rendons au village en zodiac et sommes accueillis par M. Tato qui nous propose de nous accompagner. Lorsque nous nous arrêtons devant l'école, Luis arrive; nous visiterons l'île toute la journée en compagnie de ces deux guides. L'île est très jolie, mais toute une rencontre avec ce peuple! Rares sont les bateaux qui font escale à FUERTE et plus rares encore les gens qui débarquent sur l'île, donc l'accueil y est particulièrement chaleureuse. Nous découvrons les trésors de FUERTE dont 3 immenses arbres avec chacun leur particularité dont l'arbre qui marche qui appartient à la famille des Ficus. Aussi, une grotte, une lagune, un phare, d'immenses prairies tantôt abritant des ânes, tantôt un groupe de femmes faisant leur lavage dans un petit coin à l'ombre, de nombreux sentiers où il aurait été facile de se perdre sans la présence de nos guides. La rencontre avec une dame affectueusement appelée "Sylvia la Française" qui a élu domicile ici il y a une vingtaine d'années; qui prend mari prend pays! Bref, une journée chargée de chaleur humaine, de générosité et de beautés simples de la nature. Nul doute que nous avons bien fait de nous arrêter ici!

Depuis notre départ de CARTAGÈNE, nous avons l'impression de vivre une transition progressive : nous sommes passés de mouillage bondé à mouillage tranquille; mise à part BARU, nous sommes toujours le seul voilier au mouillage. Puis l'eau très sale de CARTAGÈNE a fait place à une eau un peu plus "baignable" et nous avons troqué la ville pour des petits villages très typiques. Les plages, quant à elles, attendront!

30 NOVEMBRE 2010
Au moment d'écrire ces lignes, nous sommes en navigation à 10 milles de notre arrivée dans les SAN BLAS. Si j'avais écrit ce texte il y a 2 h, j'aurais pu écrire : navigation sans histoires si ce n'est que nous nous sommes faits pas mal mouiller cette nuit et que nous avons pêché un beau thon ce matin. Hé non! Il y a plus, bien plus! LA rencontre avec une faune EXCEPTIONNELLLLLLLLLLLLE! Deux baleines à bosse, un requin-baleine, deux requins pointes blanches du large et des milliers de poissons sautant à fleur d'eau; voilà ce qui a comblé l'équipage de MYRIAM à son réveil ce matin! Mais le plus extraordinaire fût le moment où le requin-baleine nous est apparu tout juste à côté du bateau; et quand je dis, juste à côté de nous, ce n'est pas à 10 pieds du bateau, mais juste là à côté de la coque. Plus près que ça et il embarquait avec nous. Quel moment! J'ai encore du mal à mettre des mots tellement je suis encore sous l'effet de la magie. Nous sommes dans un état de béatitude complète et remplis de gratitude face à cette nature si généreuse envers nous ce matin. Il est certain que nous partagerons ces moments-là en photos dès que possible.

BIENVENUE AUX SAN BLAS!

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